L’Aperçu n°18 – Les enjeux de la gestion des déchets sur le territoire métropolitain

novembre 2022
L'Aperçu

Bien-être et vivre ensemble > Environnement

Les enjeux de la gestion des déchets sur le territoire métropolitain

L'Aperçu de Régis Cauche

Vice-Président prévention, collecte, traitement, tri et valorisation des déchets de la Métropole Européenne de Lille

CAUCHE_Regis

En avril 2021, la Métropole Européenne de Lille (MEL) a voté son nouveau Schéma Directeur des Déchets Ménagers et Assimilés qui fixe 4 grands axes : jeter moins, trier mieux, améliorer le service aux habitants et moderniser le traitement des déchets.

Les déchets, c’est le 2ème budget de la MEL avec 170 millions d’euros annuels et 81,5 millions d’investissements supplémentaires prévus sur le mandat. En adoptant ce nouveau cadre, la MEL réaffirme son engagement pour la réduction des déchets et l’économie circulaire qui touche directement la vie quotidienne de 1,2 million d’habitants.

Depuis le 7 novembre, les jours de collecte ont changé dans la plupart des communes et les couvercles des poubelles destinés aux emballages ménagers et papiers (« les recyclables ») vont être peu à peu remplacés pour devenir jaunes avec des consignes de tri simplifiées.

Par ailleurs, la collecte séparée du verre fait aujourd’hui l’objet d’une première vague de déploiement : 17 des 95 communes de la MEL vont être concernées par l’implantation de points d’apport volontaire (PAV) avant la fin du premier trimestre 2023. Elles devraient être une cinquantaine d’ici à 2024. De 920 bornes existantes aujourd’hui, on en comptera près de 5 000 PAV sur le territoire en 2026.

Ces évolutions de nos habitudes permettent de simplifier les gestes des habitants, de mieux trier le verre et les emballages afin d’augmenter la collecte et le recyclage.
Ayez le bon geste, changez de réflexe : voilà la consigne et elle s’adresse à tous.

LE DOSSIER THÉMATIQUE

Les enjeux de la gestion des déchets sur le territoire métropolitain

Les EPCI ont l’obligation de définir leur politique de prévention des déchets dans un document réglementaire, le Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA), qui doit être révisé tous les 6 ans.
Ces dernières ont ainsi la responsabilité de la politique de prévention et de gestion des déchets auprès des ménages, administrations et une partie des artisans et commerçants du territoire. La gestion du reste des déchets (les déchets d’activités économiques) revient aux producteurs des déchets eux-mêmes en suivant le principe des filières de Responsabilité Élargie des Producteurs (REP)¹.

PRÉVENIR POUR RÉDUIRE

La Métropole Europénne de Lille (MEL) a engagé en 2022 la révision de son programme 2017-2021. Quant à la Communauté de Communes Pévèle Carembault (CCPC), elle assure la compétence « gestion des déchets » depuis 2020 et a ainsi établi son premier PLPDMA en 2021.

Ces documents fixent plusieurs objectifs en matière de réduction des déchets.
Le PLPDMA de la MEL ambitionne ainsi une diminution de 15 % du poids des déchets annuel par habitant entre 2010 et 2030.

Pour ce faire, le Schéma Directeur des Déchets Ménagers et Assimilés (SDDMA) insiste sur le respect des règles de tri à la source qui permet de réduire de 50 % les quantités de biodéchets et d’emballages recyclables dans les bacs.

La MEL a par exemple distribué plus de 2 500 composteurs individuels afin de réduire le taux de biodéchets dans les bacs d’Ordures Ménagères Résiduelles (OMR). Le PLPDMA de la CCPC vise, lui, un objectif de réduction de 30 % du volume de déchets ménagers. À la suite de concertations avec élus et citoyens, 450 foyers ont été équipés de composteurs d’une capacité de 400 litres et de bioseaux de 10 litres.

Centre de valorisation énergétique d’Halluin
© VL / MEL

Point d’apport volontaire – MEL

VERS L’EXTENSION DES RÈGLES DE TRI

De nouvelles réglementations nationales en matière de tri à la source s’appliqueront sur notre territoire dès janvier 2023 pour le verre, et 2024 pour les biodéchets.

Cela s’applique déjà pour la CCPC pour le verre. La communauté de communes a installé 240 points d’apport volontaire (PAV) dans les 38 communes, soit un pour 400 à 500 habitants. Elle distribue également des sacs de pré-collecte pour faciliter le transport des bocaux et bouteilles.

Sur la MEL, les campagnes de caractérisation² ont révélé que 2/3 du contenu de la poubelle OMR pourraient être évités par des actions de réduction des déchets (gaspillage alimentaire…) ou faire l’objet d’un recyclage par un meilleur tri (déchets valorisables).

Pour mieux trier, 5 000 points d’apport volontaire destinés à la collecte du verre sont en cours de déploiement sur le territoire métropolitain, dans les communes volontaires, soit une quinzaine en 2022, puis autant en 2023 et en 2024, pour couvrir la moitié du territoire d’ici à 2024.

Enterrés dans les cas de projets de rénovation de l’espace public et dans les sites sensibles ou à valeur patrimoniale, les PAV seront, pour la plupart, en aérien (c’est-à-dire posés sur le sol). Ce dispositif permettra de tester dans le temps leur implantation et d’en garantir la possible réversibilité en cas de dysfonctionnements. Ce nouvel élément de mobilier urbain sera disponible en trois modèles afin d’offrir aux communes des possibilités de choix adaptés au contexte urbain et paysager des lieux d’implantation.

¹ Les personnes responsables de la mise sur le marché français de certains produits assurent l’ensemble du cycle de vie de ces produits, depuis leur conception jusqu’à leur fin de vie.
² Action visant à étudier le contenu des poubelles collectées.

VALORISATION ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE

À quoi peuvent servir nos déchets ? Devenir un déchet n’est pas une fin en soi pour chaque produit que nous jetons. En fonction du type de déchets, il existe plusieurs options de valorisation. Si le recyclage des produits triés fait partie des solutions de valorisation les plus connues, elle n’est pas la seule.

À travers des démarches individuelles d’apport volontaire, il est possible de donner une seconde vie aux objets en les amenant dans des Repair Cafés, ou bien de produire une énergie locale avec les biodéchets déposés dans les PAV. Les biodéchets, une fois traités via un processus de méthanisation, permettent de produire du biogaz. C’est le cas au sein du Centre de Valorisation Organique (CVO) de la MEL à Sequedin, produisant le biogaz qui alimente les bus du réseau Ilévia.

Les équipements et structures du réemploi sur la MEL

POUR EN SAVOIR PLUS

L’Agence organise le 1er décembre ses Rencontres sur la thématique des déchets de leur production à leur valorisation. L’occasion de comprendre les enjeux territoriaux en matière de gestion des déchets, de découvrir la stratégie métropolitaine et d’écouter des experts de la thématique venus d’autres territoire s’exprimer sur le sujet. En parallèle sera diffusé le « Mémo Déchets », production originale de l’Agence mettant en avant chiffres clés, objectifs de la Métropole et initiatives locales afin de mieux appréhender les processus de gestion et de valorisation des Déchets Ménagers et Assimilés (DMA).

Mots clés : Gestion des déchets – Tri sélectif – Points d’apport volontaire – Règles de tri

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